Comme tous les étudiants des années 80, j’ai connu le mythique groupe DEBZA et sa figure emblématique, Marzouk Hamiane, communément appelé Merzouk DEBZA. Un groupe qui avait parcouru toutes les universités, usines, lycées et sillonné villes et villages, l’art et la lutte en bandoulière.
Sous l’impulsion de Kateb Yacine, son premier metteur en scène et père spirituel, DEBZA était devenu une sorte de porte-drapeau de toute une génération baignée dans le combat et la défense des valeurs démocratiques : la liberté d’expression, l’amazighité, l’arabe algérien, la solidarité et la justice sociale. Un groupe qui comptait aussi en son sein un enfant d’Azeffoun, mon ami Mourad BELOUCHRANI.
C’est en 1988, alors que j’activais au sein de l’AAJ (Association des Activités des Jeunes – de la Maison des Jeunes d’Azeffoun) et dans le cadre de nos activités culturelles, que j’ai eu l’honneur d’inviter la troupe DEBZA, qui s’est produite à la salle des fêtes devant un public nombreux et conquis.
Depuis sa création (1979), cette troupe a compté en son sein des noms célèbres tels que Salim Bensdira, Abdelhatif Bouneb (Titif), Djamel Zenati, Mustapha Bacha, Djaffar Ben Mesbah, mais aussi des ouvriers, des chômeurs, des étudiants, des musiciens, des poètes, des artistes, etc.
Mais, le nom de Merzouk Hamiane reste sans doute le plus connu ! Fils spirituel de Kateb Yacine, il fut le pilier et l’héritier. À lui tout seul, il incarne l’œuvre artistique et théâtrale de la troupe, avec ce qu’elle a de plus profond, de populaire et d’authentique.
Le public d’Azeffoun présent à la salle des fêtes lors des présentations théâtrales et chants, garde sans doute en mémoire la voix particulière de Merzouk, ses mimiques et sa gesticulation ! Tout en lui sonne vrai ! Sincère et authentique ! Sur scène, son art est aussi un acte militant !
Merzouk DEBZA était un homme humble et modeste. Il se dévouait avec une telle générosité que parfois il s’oubliait et oubliait sa propre personne et les siens !
Merzouk ne refusait aucune sollicitation pour jouer ses pièces théâtrales et chansons engagées ! Il n’avait aucune exigence matérielle (prise en charge et autres) ! Seul son public comptait ! Son besoin presque viscéral de le rencontrer, de rentrer en communion avec lui, pour lui offrir le meilleur de lui-même ! Partager avec lui ses convictions, ses valeurs et ses rêves !
Camarade Merzouk, que ton souvenir continue à animer notre esprit et à irriguer notre pensée.