Les écoles québécoises face à des pratiques contraires aux valeurs républicaines

L’inquiétude émane d’un rapport d’enquête gouvernemental accusant 11 enseignants d’origine maghrébine à l’école primaire Bedford de Montréal. Ces derniers auraient imposé aux élèves, principalement issus de l’immigration, un enseignement en contradiction avec les valeurs de la République, caractérisé par des comportements violents, intimidants et anti-pédagogiques. Ces allégations soulèvent de vives préoccupations quant à la qualité de l’éducation offerte dans cet établissement.

Le document, mis en circulation pour le grand public, comporte une centaine de pages. Il donne froid dans le dos en lisant les principaux éléments ayant motivé les responsables du ministère de l’Éducation à ouvrir une enquête. Les faits sont troublants, et rien n’a été laissé au hasard pour accabler les 11 enseignants.

Bien que la situation ait débuté en 2016, c’est en novembre 2023 que le gouvernement a décidé d’agir. Il a fallu beaucoup de courage à la journaliste Valérie Lebeuf pour révéler, dans un reportage diffusé sur les ondes de 98.5 FM en mai de la même année, le climat toxique régnant dans cette école située dans le quartier multiculturel de Côte-des-Neiges à Montréal.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a immédiatement réagi à la parution du rapport. Dans une missive destinée aux centres de services scolaires du Québec le 25 octobre, il ordonne que les manquements soient traités avec tout le sérieux et toute la rigueur nécessaire.

« Les comportements incompatibles avec la conduite attendue du personnel scolaire et ceux qui sont contraires aux valeurs fondamentales de la société québécoise, particulièrement en ce qui a trait à la laïcité, n’ont aucune place dans nos écoles », a souligné M. Drainville.

Le cas inquiétant, c’est qu’on ait permis d’imposer aux enfants des enseignements religieux – en l’occurrence la religion musulmane – et tout ce qui relève du domaine privé dans un cadre public comme l’école, en usant notamment de violences verbales et psychologiques, ainsi que de pratiques pédagogiques non conformes aux valeurs de la laïcité.

Les langues se délient. Un tollé médiatique suivi de réactions de toutes parts éclate concernant les écoles où il y a une forte présence de communautés issues de l’immigration. Des témoignages poignants et des constats inquiétants amènent le gouvernement et les pouvoirs publics à réfléchir sur la manière d’appréhender ce problème. Même cas pour les garderies en milieu familial, où des enfants, dès leur jeune âge, seraient soumis à une forme de prosélytisme. Certains parents ont déjà tiré la sonnette d’alarme.

Avec prudence, et pour éviter les amalgames, M. Drainville insiste sur le fait que d’autres enseignants d’origine maghrébine ont dénoncé leurs collègues quant à leur manière d’enseigner. Il s’agit de traiter chaque cas de manière individuelle.

Pour le moment, les 11 enseignants sont suspendus par la directrice générale du Centre de services scolaires de Montréal, en attendant la suite de la procédure disciplinaire.

Cette affaire soulève des questions importantes sur la laïcité à l’école et sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de prévention dans le système éducatif québécois.

La copie du rapport : https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/rapport-reflexion-consultation/Rapport-enquete-Bedford.pdf

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