D’une manière aussi provocatrice qu’inattendue, Donald Trump, président élu des États-Unis, a déclaré qu’il souhaitait annexer le Canada en tant que 51ᵉᵈ État américain. Ce propos, tenus avant même son investiture prévue le 20 janvier prochain, a suscité un tollé à travers le pays voisin.
Justin Trudeau, toujours Premier ministre sortant, n’a pas tardé à répondre avec une pointe d’ironie sur sa page Facebook : « There isn’t a snowball’s chance in hell thatCanada would become part of the United States » (« Il n’y a pas la moindre chance que le Canada devienne une partie des États-Unis »).
Une déclaration perçue comme une provocation
La déclaration de Trump intervient dans un contexte politique fragile pour le Canada, marqué par la démission de Trudeau suite à la perte de confiance des ténors du Parti libéral. Profitant de cette instabilité, Trump a multiplié les remarques désobligeantes envers son voisin du Nord.
Depuis sa victoire contre Kamala Harris le 5 novembre dernier, l’homme d’affaires devenu président élu n’a cessé de mépriser publiquement Justin Trudeau. Trump a même publié sur ses réseaux sociaux une photo de lui, contemplant l’horizon avec un drapeau canadien, ce qui a été interprété comme une affirmation claire de ses ambitions.
Des mesures commerciales punitives
Au-delà des mots, Trump a annoncé une taxe douanière de 25 % sur tous les produits importés du Canada. Cette mesure, estimée à une perte de 78 milliards de dollars pour le Canada, menace gravement les économies des provinces comme le Québec et l’Ontario.
François Legault, Premier ministre du Québec, a réagi avec fermeté en soulignant que les États-Unis dépendent eux aussi du Canada, notamment pour des matières premières essentielles comme l’aluminium. Des discussions sont en cours entre les responsables provinciaux pour contrer cette menace.
Une analyse de Gérard Fillion, journaliste économiste de Radio-Canada, souligne que les États-Unis pourraient être perdants sur le plan énergétique. Bien que Trump minimise l’importance des produits canadiens comme les voitures, le lait ou le bois, il omet de mentionner que le pétrole et le gaz fournis par l’Alberta sont cruciaux pour l’économie américaine. Côté canadien, les responsables préparent une liste de produits américains susceptibles d’être taxés en rétorsion aux mesures imposées par Washington. Ce bras de fer s’annonce intense et pourrait avoir des répercussions majeures sur les deux économies.
Trump ne s’arrête pas là. Avec le soutien de personnalités influentes comme Elon Musk, il multiplie les ingérences dans les affaires politiques internationales, notamment en Europe. Cette stratégie semble viser à redéfinir les équilibres mondiaux selon ses propres termes.
Les défis du futur Premier ministre canadien
Face à cette hostilité croissante, le prochain chef de gouvernement canadien devra faire preuve de détermination pour protéger les intérêts du pays. Entre la gestion des relations commerciales et la riposte aux provocations, la tâche s’annonce ardue.
À toute épreuve, on dirait que Donald Trump applique bien une ancienne citation de pensée réaliste : « Un pays n’a pas d’amis, mais des intérêts. » Son arrivée à la Maison-Blanche ce 20 janvier bouleversera certainement le déroulement de la politique dans le monde.
Ce bras de fer précoce entre les deux nations augure des relations bilatérales tendues tout au long du mandat de Trump, avec des conséquences potentiellement lourdes pour l’économie et la souveraineté canadiennes.