Le nouveau pape est Américain, une première dans l’histoire de la papauté. Il est né à Détroit d’un père américain et d’une mère italienne. Il a également officié au Pérou, où le pape François l’avait désigné pour réconcilier une Église divisée par les tensions sociales et politiques qui déchiraient le pays. Il est donc bien informé des questions de la pauvreté et des risques d’affrontements ethniques qui ont miné le sous-continent sud-américain. Continuera-t-il pour autant le chemin de son prédécesseur, qui a voulu investir la périphérie contre le cœur de la chrétienté, au risque de hérisser les conservateurs et de diviser l’Église ?
Le nouveau pape a prononcé une bonne douzaine de fois le mot paix, une fréquence déjà interprétée comme une option annonçant la spiritualité catholique comme un élément de reconstruction d’un monde imprévisible. Le choix du nom n’est pas indifférent : Léon XIII ayant été l’un des papes qui a regardé la modernité en face, afin que l’Église apprenne à mieux composer avec elle.
Les observateurs ont par ailleurs relevé que le nouveau pape a revêtu sa mozette, cette petite cape rouge qui entoure les épaules, que le pape François n’a pas voulu endosser pour annoncer sa volonté de sobriété. Ce geste est déjà interprété comme un souci de donner des gages aux tenants des dogmes malmenés par François.
Il reste que le nouveau Saint-Père, promu par François, lequel a adressé une très sévère missive à Donald Trump sur les migrants, est déjà attendu sur les relations qu’il entretiendra avec le très controversé président américain. Pour l’instant, le locataire de la Maison-Blanche s’est empressé de témoigner son enthousiasme et sa fierté de voir un compatriote élu au Vatican.
Les perturbations géopolitiques induites par le deuxième mandat de Trump placent l’humanité dans un contexte qui n’est pas sans rappeler le climat qui avait prévalu à la veille de l’effondrement de l’Union soviétique, auquel avait largement contribué celui qui deviendra Jean-Paul II, un proche du syndicat Solidarnosc de Lech Wałęsa.
L’Église catholique sera-t-elle au rendez-vous des grands bouleversements mondiaux ? Dans quelle orientation et pour quels objectifs pèsera-t-elle ?