Le RCD, par la voix de son secrétaire national à la communication, vient de publier un communiqué virulent contre Tazzuri, qui a donné des informations que nul n’a contestées. Le texte est en fait un aveu. Monsieur Hassani, qui signe l’écrit, a été très actif dans l’UDR, parti créé par les services pour affaiblir le RCD. En bon agent, il ne répond pas à des faits graves et concrets ayant entaché l’histoire du parti comme la signature d’une feuille de route avec Rachad, la disparition de ses archives, ou l’effacement de son fondateur du site officiel.
Il ne daigne pas clarifier les rencontres secrètes de son président actuel avec des officiers supérieurs, ni son appel aux émigrés à se rapprocher des consulats et des ambassades, dont certains éléments persécutent nuit et jour nos compatriotes de la diaspora. Des compromissions que M. Hassani ne juge pas problématiques, car pour lui ces attentats à la dignité et à la mémoire du RCD sont devenus normaux. On le comprend.
Pas un mot non plus sur la disparition inexpliquée des anciens sites Algérie-express, ameslay.com et alqalam.com. Le premier était un journal électronique généraliste à la ligne éditoriale proche du RCD, les deux autres des organes d’expression du parti à une époque où l’on assumait encore une ligne politique claire et courageuse.
Un long texte, pas de réponses
Sur près de deux pages, le communiqué ne contient aucune réponse aux questions soulevées :
- Pourquoi le RCD ne s’est-il jamais publiquement démarqué de la feuille de route signée avec Rachad ?
- Pourquoi le docteur Saïd Sadi a-t-il été insulté et effacé du site officiel du parti ?
- Pourquoi les archives historiques, papier et virtuelles, ont-elles été détruites dans le silence ?
- Pourquoi toute tentative de débat interne est-elle immédiatement qualifiée de putschisme ?
Il s’agit là de faits précis et documentés. Rachid Hassani les ignore. C’est d’ailleurs lui qui a réagi violemment à la disponibilité affichée par Yassine Aissiouane à débattre en toute transparence de la proposition d’Atmane Mazouz de rassembler les énergies démocratiques. Pourquoi ? Parce qu’il sait qu’un débat ouvert remettrait le parti sur ses rails, et que cela le conduirait immédiatement devant la commission de discipline.
En bon agent, Rachid Hassani bavarde sur la modernité, la laïcité et la lutte démocratique… Feignant d’ignorer que c’est justement au nom de ces valeurs trahies que les critiques ont été formulées. La feuille de route avec Dhina n’a jamais existé, les archives non plus. L’attaque décrivant le RCD comme un groupe de pression n’a jamais été entendue…
La stratégie des officines
La méthode du FLN est connue : transformer ceux qui posent des questions en ennemis. Qualifier l’appel à un congrès extraordinaire demandé par 217 cadres de putsch, les critiques internes de conspiration, et les divergences de fidélité au passé de nostalgie stérile…
On parle ici de cadres historiques du parti, dont certains conduisent aujourd’hui le plus important groupe de l’APW de Tizi-Ouzou. Des acteurs qui ont porté la parole du RCD à une époque où la communication reposait sur des idées, des journaux, des forums militants, des colloques — pas sur l’usage compulsif du mot « sédition ».
Les réduire à « des agitateurs » est une culture bien connue de la police politique qui ne répond pas, ne débat pas, mais agresse et parle d’autre chose.
Le vrai danger n’est pas la critique, mais la désinformation
Le communiqué prétend défendre la mémoire du RCD. Mais ce qui abîme cette mémoire, ce ne sont pas ceux qui l’invoquent. Ce sont ceux qui s’en servent pour insulter le passé et tromper le présent. On ne protège pas un héritage en effaçant les noms, en dissimulant les faits, ou en stigmatisant ceux qui osent encore croire que le débat est possible.
La démocratie se prouve par la capacité à écouter, à accueillir la contradiction, et à répondre avec des faits quand on n’a rien à se reprocher.
En cela, ce communiqué est un tournant. Il ne rétablit rien. Il révèle tout.
Un agent d’une structure, l’UDR, officiellement créée par la police politique contre le RCD, est aujourd’hui imposé comme son porte-parole. Hier, il fallait le démolir de l’extérieur. Aujourd’hui, le travail de sape se fait de l’intérieur. La mission est claire : empêcher le RCD de retrouver sa force et ses valeurs. C’est pour cela que ce communiqué est utile.