Le RCD vient de s’exprimer dans une interview par la voix de son président. Loin d’éclaircir les zones d’ombre, l’intervention entretient le doute sur deux sujets majeurs : la destruction des archives et la collusion engagée avec l’organisation Rachad à l’insu des structures du parti. Ces deux sujets sont objets de débats plus ou moins argumentés et dépassent désormais les deux camps qui s’affrontent sur ces questions.
Selon les informations détenues par Tazzuri, le mouvement Assirem, composé essentiellement d’anciens dirigeants du RCD opposés au deal avec les islamistes, n’a pas été sollicité par l’organe ayant conduit cet entretien pour donner son opinion.
Depuis notre précédent article du 26 mai 2025, les choses ont évolué : Nassim Yassa, le secrétaire particulier de l’ancien président Mohcine Belabbas, a publiquement revendiqué la destruction des archives. (Il s’agit des archives papier, car les codes des archives numériques — également détruites — étaient, selon nos sources, détenus par le président du parti, qui a déclaré que des hackers lui ont volé les noms de domaine.) Des interrogations importantes demeurent sans réponse : un collaborateur de seconde zone peut-il prendre, seul, une telle décision ? Qui a donné l’ordre d’exécuter un tel acte ? Et, surtout, pourquoi aucune plainte n’a-t-elle été déposée, ni par l’ancien président pour le vol supposé du nom de domaine, ni par l’actuel après l’aveu de Monsieur Yassa ?
Dans cette dernière interview, M. Atmane Mazouz a occulté ces deux questions. Une esquive sur laquelle ont aussitôt rebondi ses adversaires. En effet, si elle n’est pas un aveu de complicité, la réponse en a troublé plus d’un :
« L’histoire du RCD ne se consulte pas comme un vieux registre, elle s’incarne, elle se vit, et surtout, elle continue. » a-t-il déclaré.
« Peu importe qui peut consulter cette mémoire. Pour l’instant, la question posée est : qui a détruit les archives papier et numériques du RCD ? », réagit un membre d’Assirem que nous avons contacté.
Pour permettre aux militants démocrates et aux citoyens en général de se faire un avis éclairé sur ces problèmes, Tazzuri propose l’organisation d’un débat public contradictoire entre les deux figures incarnant les deux tendances : Messieurs Yassine Aissiouane et Atmane Mazouz.
Ce débat, nous nous engageons à le mener dans un esprit journalistique rigoureux et équitable. Il permettra à chacun de s’exprimer sur un dossier désormais sur la place publique et que les réseaux sociaux ne contribuent pas à décanter.
Les deux parties seront prochainement contactées. Nous vous tiendrons informés…