Les instructions sont verbales mais elles sont effectives depuis cette semaine. Les banques algériennes ont reçu l’ordre de ne plus délivrer de lettres de domiciliation pour les opérations impliquant les acteurs économiques français. Une instruction qui provoque de sérieux remous dans le secteur privé algérien déjà confronté à un marché parallèle qui se traduit notamment par un double change du dinar et que le régime ne parvient toujours pas à maitrîser.
Lors de la crise qui avait perturbé les relations avec l’Espagne, l’Algérie avait assumé d’adresser une instruction écrite aux établissements bancaires algériens pour exiger l’arrêt des échanges commerciaux avec la péninsule ibérique. L’acte provoqua l’ire de l’Union européenne qui rappela à Alger que sa décision était en contradiction avec les obligations contractuelles qui la lient avec Bruxelles.
Cette fois, l’Algérie évite de laisser des traces écrites des mesures de rétorsion prises contre la France depuis que le président Emmanuel Macron a décidé d’adopter la position de Rabat sur la question du Sahara occidental.
Les opérateurs économiques privés tentent de contourner l’interdiction en sollicitant des filiales internationales de banques françaises ; ce qui engendre, entre autres, des surcoûts de prix des transports de marchandises. « Concrètement cette intervention se traduira par une répercussion d’une augmentation notable des prix sur le consommateur et, plus problématique, un ralentissement des investissements du secteur privé », souffle un acteur de l’industrie mécanique.
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