Pour toi Lounes, 2

Sa fenêtre était pour lui son élixir perdu et éperdu. Ce n’était pas le premier à l’avoir implorer et à en faire une poésie .

La métaphore de la fenêtre était joliment reprise dans la chanson d’amour Kabyle: Elle symbolise les amours interdits , les passions ardentes et la frustration de toute une jeunesse.

Quand il passait devant chez elle, Lounes ne peut s’empêcher de revisiter tout son malheur: Son art, son combat, son immense talent , sa grande aura, devenaient pour le coup insignifiants voir coupables. Mais c’est dans cette inconsolable douleur et cette impossible quête, qu’il puisait la sève de son génie , la magie de ses vers et l’âme de son inspiration.

Djamila devient malgré elle, l’égérie des romantiques, des romances et des assoiffés d’amour. Elle devient aussi, à son corps défendant, le symbole triste de l’irréversibilité , de l’irrecevabilité, de la rudesse et la bêtise des traditions. Car on peut avoir éperdument et sincèrement aimé, commettre des erreurs et des maladresses, mais on doit et on peut surtout avoir la possibilité de pardonner, de recommencer pour repartir encore plus forts et plus soudés : C’est toute la fragilité de l’amour et surtout son charme.

L’amour que vouait Matoub à sa dulcinée partie sans revenir, est rentré dans la légende. Ils auraient sûrement voulu faire de cette dernière, une jolie fleur de printemps et lui reserver une fin joyeuse à faire vivre, revivre et à faire aboutir les passions les plus ensevelies et les rêves les plus enfouis. Le temps, l’espace, les autres, le destin peut-être , en ont voulu autrement.

On raconte qu’à la mort de Lounes, Djamila ne put s’empêcher de déclarer toute sa flamme au rebelle, malgré les siècles de séparation.

Que leurs âmes reposent en paix et dans l’amour.

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