La mémoire de Matoub est célébrée à Montréal

Malgré le smog qui pollue l’air ces derniers temps le Québec à cause des nombreux incendies, les amoureux de Matoub Lounes se sont ressemblés dimanche dernier au stade Hebert situé dans l’arrondissement de Saint-Léonard à Montréal pour lui rendre un hommage.

Vingt-cinq ans déjà sont passés depuis son assassinat sur la route menant chez lui, à Ath-Douala. Le 25 juin 1998, une date qui marquera à jamais les esprits.

Connaissant Lounes, un fervent supporter de la JSK, alors les organisateurs de l’événement de Montréal ont choisi cette occasion pour organiser un match de soccer (footbal) avec la participation des parents et leurs enfants à son honneur et à sa mémoire, suivi d’une exposition faite au niveau du hall de l’entrée du stade. Il y a eu également une activité de coloriage et apprentissage des lettres tifinagh. Les enfants, heureux, écrivaient, fièrement, leur prénom en tifinagh. Tout en mettant de la couleur sur des dessins qui affichaient l’image d’un lion, des montagnes de Djurdjura et des instruments de musiques utilisés par Matoub Lounes. Les parents étaient ravis de voir leurs enfants s’amuser pendant que les chansons du Rebelle s’emparaient du stade. Sur le terrain, le match s’est déroulé avec des tenues de couleur de la JSK, de l’emblème amazigh et de l’effigie du chantre de la chanson amazigh.

Les bénévoles sont assistés par de nombreux jeunes qui étaient à l’œuvre main dans la main dans l’espoir de continuer à insuffler la fierté de l’héritage qu’a laissé Le Rebelle. La nouvelle génération comme Lisa, Ferhat, Yasmine, Fares et d’autres est déjà consciente de reprendre le flambeau.

L’ambiance est particulière : festive et en même temps triste. Oui, c’est une occasion de célébrer la mémoire d’un homme qui a porté notre combat en dehors de nos frontières, mais elle rappelle la mort tragique d’un artiste, d’un militant et d’un engagé pour la cause identitaire et démocratique.

Hamid Matoub présent à l’événement

Le cousin de Lounes, connu sous le nom d’artiste, Hamid Ath-Lounis, qui était de passage au Québec avait été invité par les organisateurs afin de prendre part à cet événement. Lui aussi a connu ses moments de gloire dans la chanson kabyle, sa présence rappelle une époque et des souvenirs du début de carrière des deux chanteurs liés artistiquement et familialement.

Il a livré un bref témoignage émouvant et sincère. Il confie, le jour où Lounes est mis sous terre, il a fait un vœu d’avoir un garçon pour lui donner le même prénom du défunt. Vœu exaucé 6 mois plus tard.

En même temps, il en rajoute en racontant l’une des anecdotes de Lounes qui est plaisante et qui a fait rire l’assistance.

En signe de reconnaissance, un symbolique cadeau lui a été remis pour ces quarante ans de carrière. Un artiste talentueux que chacun des présents essaie de confirmer en lui rappelant les chansons qui ont bercé leur jeunesse. D’ailleurs, son retour dans la scène artistique après quelques années d’absence est accueilli avec beaucoup d’enthousiasme.

Après avoir animé un concert à la salle Le Château de Montréal, le 17 juin, en suite un autre à l’université de Laval à Québec, le 24 juin, Hamid Matoub a été ému de l’accueil qui lui a été réservé par la communauté kabyle bien implantée dans cette province canadienne.

En ce dimanche, le 25 juin 2023, la mémoire de Matoub Lounes est célébrée avec beaucoup d’humilité et de respect.

M.M

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