Le 07 septembre : Quels enjeux pour une élection fermée ?

Peut-on parler d’élections libres dans des régimes autoritaires qui s’organisent juste pour satisfaire la communauté internationale. En fait, les élections ne sont que des simulacres de pseudos processus démocratiques. C’est le cas pour les élections du 07 septembre en Algérie.

 Après une campagne électorale sans grands enjeux car l’issue de cette élection présidentielle est déjà connue pour le commun des mortels. La désignation du chef de l’État dans les régimes non démocratiques ne répond à aucun critère de compétition politique normale.

 C’est pour la première fois qu’on assiste à une campagne électorale durant laquelle les candidats de “l’opposition” n’ont pas le droit de critiquer le bilan du président sortant. C’est inédit même en Algérie.

 Le régime algérien est ébranlé notamment depuis l’insurrection de février 2019. Pour faire face, il a choisi l’option de gestion sécuritaire en fermant le champ politique et médiatique. L’appareil judiciaire est mis au service de la répression avec l’emprisonnement de centaines de citoyens épris de justice et de démocratie. En dépit de la ratification des traités internationaux qui garantissent les droits de l’Homme, les libertés individuelles et collectives sont bafouées.

 Aucun candidat n’a évoqué les fondamentaux démocratiques. Pour eux, la démocratie se limite aux urnes qui ne font que consolider le régime en place, empêche l’émergence d’une véritable alternative démocratique. C’était plus une campagne électorale prédominée par des scènes clownesques, absence de véritables programmes de sortie de crise, ainsi que les thèses conspirationnistes.

 De même pour le phénomène de haragas. Que ce soit le candidat du régime ou les deux autres suppléants étaient dans une posture de déni car cette problématique incarne l’échec de tout un système politique.

   Par ailleurs, le contexte international notamment régional exige un traitement consciencieux en renforçant le front intérieur en optant pour une solution politique aux antipodes des règlements de compte C’est l’option suggérée par Said SADI dans sa dernière contribution.

  Le régime algérien est isolé diplomatiquement. Ce qui exige un compromis historique entre les véritables forces politiques en élaborant une charte démocratique qui va immuniser le pays de toute forme de basculement vers l’inconnu.

Quant aux élections en Kabylie, une région réfractaire au pouvoir central, le pouvoir a investi à travers certains de ses relais traditionnels voire le recrutement au sein de la famille démocratique. C’est le cas de R. Hami qui a été exclu des rangs du groupe des élus APW de Tizi Ouzou “Asirem” en raison de son adhésion à la campagne électorale du candidat du régime. C’est le cas aussi d’un autre adhérent en l’occurrence K. Tansaout. Seraient-ils déjà dans l’après présidentielles ? Sans doute un deal a été conclu pour les prochaines législatives. Et d’ailleurs, c’est le cas pour la participation du FFS .

  Enfin, le rendez-vous du 07 septembre s’inscrit dans cette optique de quête de légitimité de façade et de consolidation du système. Assisterait-on à un “score soviétique” ou opterait-on pour des résultats moins ubuesques ?

                                                                          

Kamel Amari

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1 comment
  1. Je pense que la donne est pour tous les pays : les droits bafoués . On a vu la mascarade en France , berceau des Droits de l’Homme . J’ai entendu un des candidats évoquer le Hirak et lla situation pour ne pas dire qu’il a critiqué la gestion du président sortant .
    Pour ma part et à l’heure où je commente cette analyse , on vient de confirmer le taux de participation :qui est de 48% à l’intérieur et de 19….pour ´l’extérieur . Pour une fois, il faut reconnaître que la transparence est de mise quant à l’annonce préliminaire des redultats. Un pas dans le champ médiatique et un autre vers la démocratie .

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