L’organisation milicienne russe Wagner vient d’annoncer ce vendredi 6 juin 2025 qu’elle quittait le Mali, estimant qu’elle avait rétabli l’ordre au Sahel où, selon elle, les institutions maliennes, nigériennes et burkinabè sont désormais en mesure d’assurer la sécurité des populations face aux djihadistes.
La déclaration ne manque pas de surprendre puisque, quelques jours plus tôt, le 2 juin 2025, une offensive coordonnée des terroristes islamistes affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a ciblé trois importantes villes maliennes : Tombouctou, Boulikessi et Mahou, provoquant des dizaines de victimes militaires mais aussi civiles.
Les observateurs s’accordent à dire que le désaccord serait plutôt dû aux taux de prélèvement en or — dont le Mali est bien pourvu — qu’exige Wagner, qui voulait appliquer les mêmes tarifs que ceux qu’elle a pu imposer à l’exploitation des pierres précieuses et du métal jaune en République centrafricaine.
L’Algérie, qui a vu son influence décliner au Sahel, a fait savoir à son allié traditionnel russe son souhait de ne pas voir se développer les milices russes à ses frontières, dans une conjoncture où ses relations avec Bamako se sont considérablement dégradées au profit du Maroc.
Le départ de la France du Sahel et le reflux enregistré par l’Algérie dans cette zone n’ont pas permis de rapprocher les deux pays.
Par ailleurs, bien que Wagner annonce son retrait, la Russie maintiendra une présence militaire au Mali sous une forme différente : l’Africa Corps, une force paramilitaire officiellement contrôlée par le ministère russe de la Défense, prend le relais. Elle est composée en grande partie d’anciens membres de Wagner et se concentrera sur des missions de formation, de conseil, de fourniture d’équipement et de soutien logistique.